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Nécropole nationale de la Forestière

Clairière dans la forêt domaniale de Lachalade, à 2,5 km au sud du monument-ossuaire de la Haute-Chevauchée.la nécropole engazonnée s’étend sur 10.240 m2, 2005 corps y reposent. Son plan est un quadrilatère irrégulier à l’entrée décalée sur la gauche comme son allée principale le long de la quelle se répartissent  les sépultures individuelles.

Cet ordonnancement particulier rappelle qu’il s’agit d’un site funéraire originel comme son extension dissymétrique. La première partie est liée à sa fonction de cimetière d’hôpital d’où l’absence d’ossuaire. Tous les morts en ce lieu sont identifiés. Son portail classique est supporté par deux piles  sur lesquelles figurent en décor polychrome une épée entourée de lauriers. Les stèles indiquent la diversité religieuse des soldats qui y sont inhumés : croix latines, stèles musulmanes (4) ou juives (3) ) Un hortensia fleurit chaque sépulture, leur couleur bleu, blanc ou rouge forme au sol un drapeau tricolore et confère au lieu une atmosphère particulière que l’on retrouve partiellement au magnifique cimetière franco-allemand de Guebwiller. Des arbustes entourent la nécropole implantée dans son écrin forestier. En arrière du drapeau, dans l’allée principale, le monument reconstruit à l’identique du monument originel, en pierre de Savonnières, porte une croix latine sculptée en bas-relief.

Le 13 juillet 1915, les Allemands lancent une attaque suivant l’axe du chemin pour atteindre Clermont-en-Argonne et couper la voie ferrée de Sainte-Menehould à Verdun. La ligne de front coupe la crête : de chaque côté, on aménage le terrain. Le front retrouve un calme relatif en 1917, après une année de guerre des mines qui a ravagé la forêt. Du 26 septembre au 11 novembre 1918, les combats reprennent. Plus de 50.000 soldats français, italiens, tchécoslovaques, américains, allemands… trouvent la mort dans ce secteur.

Ouvert dès 1914, ce cimetière de front doit son nom à la maison forestière située en face, qui servit d’hôpital pour les blessés  de la Haute Chevauchée et souvent de Vauquois. Les soldats enterrés dans ce cimetière sont  pour la plupart ceux qui y décèdent. Après la guerre, on y rassembla les corps des soldats enterrés dans les tombes isolées et les cimetières provisoires  de la forêt de Lachalade, de la Forestière, du ravin des sapins, du ravin des Chênes et, de la maison forestière du Four des Moines, utilisée aussi comme hôpital. Aménagé après le conflit,  à l’initiative de la Comtesse de Martimprey, veuve du Capitaine Martimprey porté disparu le 13 juillet 1915 à la cote 285, le cimetière est maintenu en 1924. Originaire de Bretagne, et bien que son époux n’y soit pas enterré, la Comtesse y fait planter des hortensias sur chaque tombe et à l’entrée de la nécropole, donnant une teinte bleu-blanc-rouge à l’ensemble et une atmosphère particulière à ce cimetière-jardin. Conformément à son vœu, cette tradition se perpétue et confère à ce site funéraire son caractère exceptionnel. Réhabilitée en 1958, le monument central, originellement un obélisque de pierre décoré d’une branche de laurier, surmonté d’une croix latine, a été remplacé par une stèle rectangulaire. Puis, suite à la tempête de décembre 1999, le monument est reconstruit en 2001. Les hortensias l’objet de soins  particuliers ont été replantés en 2009.

De par son aménagement paysager unique, ce bien accueille de nombreux visiteurs. Dans le cadre des commémorations des combats d’Argonne, la nécropole française de la Forestière est le théâtre de cérémonies, en lien avec celles se déroulant au monument ossuaire de la Haute-Chevauchée. Elle est aussi le support des commémorations franco-italiennes puisque dix Garibaldiens y sont inhumés.

Texte repris du site Paysages et Sites de Mémoires, avec nos remerciements.